Sexe et cancer : des liens pas toujours évidents
Une vie sexuelle épanouie a un impact certain sur notre moral et notre confiance en soi. Mais de manière plus étrange, les bienfaits ne sont pas uniquement psychologiques. Tout l'organisme
profite de ses effets bénéfiques.
Concernant les liens entre cancer et activité sexuelle, les relations apparaissent cependant moins évidentes.
Faire l'amour permettrait-il de prévenir certains cancers ou au contraire en favoriserait-il la survenue ? La réponse n'est pas toujours évidente tant les études sur le sujet sont souvent
contradictoires.
Cancer de la prostate : des résultats opposés
En 1990, une étude japonaise menée sur 100 hommes a démontré une baisse du risque de cancer de la prostate liée à une augmentation de
la fréquence et d'intensité des orgasmes. Néanmoins, cette étude dénote également une augmentation du risque en cas d'activité sexuelle soutenue entre 30 et 50 ans.
En juin 2001, des chercheurs ont interrogé tous les patients atteints d'un cancer de la prostate entre 1993 et 1996, âgés de 40 à
64 ans du Comté de l'état de Washington sur leur vie sexuelle. En comparant les réponses à celles recueillies auprès d'hommes en bonne santé, les auteurs ont constaté que le risque de cancer
était directement proportionnel au nombre de partenaires sexuelles au cours de la vie. A l'extrême des pratiques, le fait d'avoir eu plus de 30 partenaires était associé à la présence
de formes plus agressives de la maladie. Par ailleurs, le risque de cancer était légèrement accru chez les hommes ayant eu par le passé des infections gonococciques. En revanche, la fréquence des
rapports sexuels ne semblait pas avoir d'influence.
Enfin, en janvier 2002, une nouvelle analyse reprenant les données de plusieurs vastes études permet d'obtenir des résultats plus
crédibles. Ainsi, une association entre le cancer de la prostate et des maladies sexuellement transmissibles a été notée. Mais concernant la fréquence des activités sexuelles, les auteurs
s'avouent incapables de trancher. Le mystère demeure...
Cancer du sein : quand les religieuses sont chocolat
Une vaste étude conduite sur plusieurs milliers de nonnes âgées de 50 à 84 ans avait permis de constater une augmentation du taux
de mortalité liée aux cancers du sein et de l'appareil génital. Peut-on pour autant considérer leur abstinence comme seule responsable ? Pas vraiment. Pour les scientifiques, l'explication
serait en fait liée à l'absence de grossesses et non à celle de relations sexuelles. Les modes de vie d'une nonne diffèrent de ceux du simple citoyen. Les auteurs soulignent ainsi l'explosion du
tabagisme féminin qui ne touche pas les religieuses.
Finalement, l'abstinence ne saurait expliquer pleinement ces observations.
Autre hypothèse étrange plaidant pour des câlins sous la couette : la stimulation des tétons et l'orgasme faciliteraient la
libération d'une hormone appelée l'ocytocine. Cette libération entraînerait l'élimination de radicaux libres aux propriétés carcinogènes.
Sortez couverts !
Toutes ces études confèrent aux ébats amoureux des vertus thérapeutiques insoupçonnées. Mais attention, la multiplication des
partenaires augmente le risque de contracter une maladie sexuellement transmissible (MST), à moins de se protéger.
Certaines infections résultant de maladies sexuellement transmissibles ont été directement reliées au développement du cancer du col
de l'utérus, comme le virus du papillome humain (VPH).
Les hépatites, dont le risque de transmission sexuelle varie cependant, peuvent causer le cancer du foie. Enfin, l'infection au virus
de l'immunodéficience humaine (VIH) peut affaiblir le système immunitaire et prédisposer l'organisme à différents types de cancers.
Alors, pour recueillir tous les effets bénéfiques des relations amoureuses, sachez vous protéger ainsi que vos partenaires en
utilisant un préservatif.
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